Lettre ouverte :
A ceux qui ne sont plus ;
A ceux qui voulaient être ;
A ceux qui ne savent plus ;
A ceux qui chantent, dansent, rient et vivent sans raison ;
A ceux qui sont adolescents.
Monsieur, Madame, Parents, Professeurs, Grands-parents, Handicapés, Princes et Rois,
Ceci est une lettre. Une lettre ouverte. Une lettre humoristique. Ou, dois-je dire, une lettre décapante...
Je n’en sais rien. Je ne veux pas le savoir peut-être. J’y réfléchirai une autre fois.
Ca fait longtemps, on m’a dit « Tu es née, tu es faites pour vivre et pour procréer ». Bêtement, si, si, je vous assure... J’ai hoché la tête. Bah oui, j’avais six ans et je ne connaissais pas tout. Oui, c’est normal. La science n’est infuse à aucun mortel sur notre Terre. Mais, je m’égare... Que disais-je ? J’ai donc hoché la tête. Je ne savais pas ce que voulait dire « procréer » et « vivre ». J’ai donc dit, ou plus exactement demandé, « Ca veut dire quoi vivre ? ». La réponse m’a parue étonnante puis bizarre et enfin incomplète « C’est la vie. Elle est dure... ». Pardon ?! Que voulait-on dire par « Elle est dure... ». Qu’on est fait pour batailler ? Pour guerroyer sans cesse ? Pour combattre des innocents ? Tuer des êtres vivants ? Avec des mots ou des fusils... Alors, têtue comme j’étais, j’ai demandé « Mais encore... ? » et encore ! une fois, la réponse m’a parue incomplète, injustifiée, bizarre, étonnante... Que de qualificatifs inutiles ! « Tu l’apprendras trop tôt »...
Oh ! Ca pour sûr, je l’ai appris trop tôt le sens de ce magnifique verbe vivre... Vivre à en mourir. Batailler pour réussir à vivre... La vie est suite de coups et d’injustices... Je vous vois déjà dire, « c’est une folle » ou encore « elle a parfaitement raison »... Que de mots inutiles, que de phrases sans sens. On fait quoi pour améliorer l’existence de soi, des autres... Seul, vous, vous comptez ? Les autres, ceux qui triment comme des malades, qui bossent jusqu’à des heures impossibles pour des salaires de misères vous vous en fichez ? Ceux sur qui vous vous enrichissez... Ceux qui meurent de maladie, de dépression, d’avoir trop vu la misère, de vivre dans la merde (pardonnez moi le mot aux Adultes Merveilleux), vous en faites quoi ? Ils sont là pour faire quoi ? Ils sont là pour vous servir, pour vous apporter ce que vous ne pouvez faire sur vos dix doigts ?
Monde merveilleux, terre paradisiaque, dois-je dire autre chose ? Dois-je m’auto censurer... De peur que vos doux yeux en pâtissent... ? Non, je ne le ferai pas. Ou du moins, pas ici. Pas d’en cette lettre. Je viens affronter mes démons. « Lesquels ? ». Les vôtres, les miens, les nôtres... Ceux de tous... Parlons de l’actualité... Pensez-vous que tuer soit une bonne chose ? Qu’elle règlera violence et conflits ? Tuer amène plutôt la Haine. Haine pour les Blancs, les Blacks, les Beurs... Haine pour les étrangers, les non-croyants... Haine pour les uns... L’incompréhension total. Pourquoi nous et pas eux... qu’ils aillent tous brûler en enfer. Haine et incompréhension, deux mots tellement lier.
Si je me mets à parler d’actualités, tout y passera... Je veux que ce soit une lettre simple, brève, courte... sans exagération, sans contrainte. Vous tuez la Terre, elle vous tuera. Vous décimez la Haine, elle vous poursuivra. Vous voulez aller à l’avant, on partira en arrière. Le mot amour, haine, pitié, paix... vous les avez inventés. Ca n’existe pas. Ces notions sont rien. Sauf pour vous.
Il faudrait que vous fassiez face à vos responsabilités. C’est votre descendance. On n’est de passage qu’une fois sur la Terre. Ne la tuons pas, elle, elle nous a offert l’hospitalité.
J’aimerai un jour, aimer à en mourir. Aimer pour quelqu’un d’autre. Mourir pour soi, mourir pour eux.
Ne les oublions pas, ces pauvres, ces bougres et cette Terre. Aidons-les.
Lettre ouverte,
Pilut.
Vendredi 16 septembre 2005.
[édit by Kahlan]je me suis permis de d'éditer une faute de frappe par contre il y a un mot ou je suis pas certaine de l'orthographe: tu met aux adultes merveilleux mais c'est pas Oh adultes...[/édit by Kahlan]